Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/43

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dépouilles de plusieurs nations commerçantes, les tributs d’un grand nombre de provinces, firent entrer des richesses immenses dans l’empire ; & ces richesses ne tardèrent pas à tout changer. Le désordre fut poussé si loin, que le soin des amusemens publics parut attirer l’attention principale du gouvernement.

Un peuple qui ne vivoit que pour le plaisir, ne pouvoit tarder à être asservi. Il le fut successivement par les Macédoniens, par les Parthes, par les Arabes, par les Tartares, & vers la fin du quinzième siècle par les Sophis, qui prétendoient descendre d’Aly, auteur de la fameuse réforme, qui divisa le mahométisme en deux branches.

Nul prince de cette nouvelle race ne se rendit aussi célèbre que Schah-Abbas, surnommé le grand. Il conquit le Kandahar, plusieurs places importantes sur la mer Noire, une partie de l’Arabie, & chassa les Turcs de la Géorgie, de l’Arménie, de la Mésopotamie, de tous les pays qu’ils avoient conquis au-delà de l’Euphrate.

Ces victoires produisirent des changemens remarquables dans l’intérieur de l’empire. Les