Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/491

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fut obligé de ſe rendre le 15 janvier 1761. Lally avoit corrigé la veille un projet de capitulation dreſſé par le conſeil. Il avoit nommé des députés pour la porter au camp ennemi ; & par une contradiction qui le peint, mais dont les ſuites ont été fatales, il chargea ces mêmes députés d’une lettre pour le général Anglois, auquel il marquoit, qu’il ne vouloit point de capitulation, parce que les Anglois étoient gens à ne pas la tenir.

En prenant poſſeſſion de la place, le conquérant fit embarquer pour l’Europe, non ſeulement les troupes qui l’avoient défendue, mais encore tous les François attachés au ſervice de la compagnie. On pouſſa plus loin la vengeance. Pondichery fut détruit, & cette ville ſuperbe ne fut plus qu’un monceau de ruine.

Ceux de ſes habitans qu’on avoit tranſportés en France, y arrivèrent avec le déſeſpoir d’avoir perdu leur fortune, & d’avoir vu, en s’éloignant du rivage, leurs maiſons renversées. Ils remplirent Paris de leurs cris ; ils dénoncèrent leur chef à l’indignation publique ; ils le préſentèrent au gouvernement comme l’auteur de tous les maux, comme la