Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/52

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cette action horrible. On ne fit nulle mention, dans le traité, des forts que les Hollandois avoient enlevés à la nation dans l’iſle de Java, & dans pluſieurs des Moluques. À la vérité, la reſtitution de l’iſle de Pouleron fut ſtipulée ; mais les arbres à épiceries y furent tous arrachés, avant qu’elle repaſſât ſous les loix de ſes anciens maîtres. Comme ſon ſol lui reſtoit cependant toujours, & qu’avec le tems, il pouvoit mettre obſtacle au monopole que la Hollande vouloit exercer, on la conquit de nouveau en 1666 ; & les inſtances de la France ne réuſſirent pas à en arracher le ſacrifice à la république.

VII. Rétabliſſement du commerce anglois dans l’Inde.

Malgré ces négligences, dès que la compagnie eut obtenu, en 1657, du protecteur, le renouvellement de ſon privilège, & qu’elle ſe vit ſolidement appuyée par l’autorité publique, elle montra une vigueur que ſes malheurs paſſés lui avoient fait perdre. Son courage s’accrut avec ſes droits.

Le bonheur qu’elle avoit en Europe, la ſuivit en Aſie. L’Arabie, la Perſe, l’Indoſtan, l’Eſt de l’Inde, la Chine, tous les marchés que les Anglois avoient anciennement pratiqués, leur furent ouverts. On les y reçut