Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/64

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Les deux chambres, devant qui s’inſtruiſoit ce grand procès, ſe déclarèrent pour les particuliers. Il leur fut permis de faire, enſemble ou séparément, le commerce de l’Inde. Ils s’aſſocièrent & formèrent une nouvelle compagnie. L’ancienne obtint la permiſſion de continuer ſes armemens juſqu’à l’expiration très-prochaine de ſa charte. Ainſi, l’Angleterre eut à la fois deux compagnies des Indes Orientales, autorisées par le parlement, au lieu d’une ſeule établie par l’autorité royale.

On vît alors ces deux corps auſſi ardens à ſe détruire réciproquement, qu’ils l’avoient été à s’établir. L’un & l’autre avoient goûté les avantages qui revenoient du commerce ; & ſe regardoient avec cette jalouſie, cette haine, que l’ambition & l’avarice ne manquent jamais d’inſpirer. Leur diviſion ſe manifeſta par de grands éclats en Europe, & ſur-tout aux Indes. Les deux ſociétés ſe rapprochèrent enfin, & finirent par unir leurs fonds en 1702. Depuis cette époque, les affaires de la compagnie furent conduites avec plus de lumières, de ſageſſe & de dignité. Les principes du commerce, qui ſe dévelop-