Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/66

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La compagnie perdit par cet événement les dépenſes que lui avoit coûtées ſon entrepriſe, les fonds qui étoient dans ſon comptoir, & les eſpérances qu’elle avoit conçues. D’autres nuages s’élevèrent ſur pluſieurs de ſes comptoirs. C’étoit l’inquiétude, c’étoit l’avarice de ſes agens, qui les avoient aſſemblés. Une politique plus modérée fit abandonner d’odieuſes prétentions ; & la tranquilité ſe trouva bientôt rétablie. De plus grands intérêts ne tardèrent pas à fixer ſon attention.

X. Guerre des Anglois & des François.

L’Angleterre & la France entrèrent en en 1744. Toutes les parties de l’univers devinrent le théâtre de leurs diviſions. Dans l’Inde, comme ailleurs, chaque nation ſoutint ſon caractère. Les Anglois, toujours animés de l’eſprit de commerce, attaquèrent celui de leurs ennemis, & le détruiſirent. Les François, fidèles à leur paſſion pour les conquêtes, s’emparèrent du principal établiſſement de leur concurrent. Les événemens firent voir lequel des deux peuples avoit agi avec plus de ſageſſe. Celui qui ne s’étoit occupé que de ſon agrandiſſement, tomba dans une inaction entière, tandis que l’autre,