Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/108

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inquiètes. L’univers eſt la patrie d’un grand homme ; c’eſt le théâtre qui convient à tes talens ; deviens le bienfaiteur de tous les peuples.

Tel étoit le diſcours que je t’adreſſois, au ſein du repos où tu te flattois d’achever une carrière honorée : ſemblable, s’il eſt permis de le dire, à l’éternel vers lequel l’hymne s’élève de toutes les contrées de la terre, lorſqu’un grand événement te fit reprendre ton tonnerre. Une puiſſance qui ne conſulta jamais que ſon agrandiſſement ſur les motifs de faire la guerre ou la paix ; ſans égard pour la conſtitution germanique, ni pour les traités qui la garantiſſent ; ſans reſpect pour le droit des gens & des familles ; au mépris des loix uſuelles & générales de l’hérédité : cette puiſſance forme des prétentions, raſſemble des armées, envahit dans ſa pensée la dépouille des princes trop foibles pour lui réſiſter, & menace la liberté de l’empire. Tu l’as prévenue. Le vieux lion a ſecoué ſa crinière. Il eſt ſorti de ſa demeure en rugiſſant ; & ſon jeune rival en a frémi. Frédéric, juſqu’à ce moment, s’étoit montré fort. L’occaſion de ſe montrer juſte s’eſt préſentée, & il l’a ſaiſie,