Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/109

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L’Europe a retenti des vœux qu’on faiſoit pour ſes efforts : c’eſt qu’il n’étoit alors, ni un conquérant ambitieux, ni un commerçant avide, ni un uſurpateur politique. On l’avoit admiré, & il ſera béni. J’avois gravé au pied de ſa ſtatue : LES PUISSANCES LES PLUS FORMIDABLES DE l’EUROPE SE RÉUNIRENT CONTRE LUI, ET DISPARURENT DEVANT LUI. J’en graverai une moins faſtueuſe, mais plus inſtructive & plus noble. PEUPLES, IL BRISA LES CHAINES QU’ON VOUS PRÉPAROIT. PRINCES DE L’EMPIRE GERMANIQUE, IL NE SERA PAS TOUJOURS. SONGEZ À VOUS.

XI. Établiſſement des Eſpagnols aux Philippines. Deſcription des ces iſles.

RIEN n’eſt grand, rien ne proſpère dans les monarchies, ſans l’influence du maître qui les gouverne : mais il ne dépend pas uniquement d’un monarque de faire tout ce qui convient au bonheur de ſes peuples. Il trouve quelquefois de puiſſans obſtacles dans les opinions, dans le caractère, dans les diſpoſitions de ſes ſujets. Ces opinions, ce caractère, ces diſpoſitions peuvent ſans doute être corrigés : mais la révolution ſe fait ſouvent long-tems attendre ; & elle n’eſt pas encore arrivée pour les Philippines.