Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/154

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pour que le reſte des fortifications devint inutile.

Auſſi, les incurſions des Tartares continuèrent-elles juſqu’au treizième ſiècle. À cette époque, l’empire fut conquis par ces barbares, que commandoit Gengiſkan. Ce ſceptre étranger ne fut briſé, que lorſqu’au bout de quatre-vingt-neuf ans, il ſe trouva dans les mains d’un prince indolent, livré aux femmes, eſclave de ſes miniſtres.

Les Tartares, chaſſés de leur conquête, n’établirent point dans leur pays les loix & la police de la Chine. En repaſſant la grande muraille ils retombèrent dans la barbarie, & vécurent dans leurs déſerts, auſſi groſſiers qu’ils en étoient ſortis. Cependant, joints au petit nombre de ceux qui avoient continué leur vie errante, ils formèrent pluſieurs hordes qui ſe peuplèrent dans le ſilence, & qui, avec le tems, ſe fondirent dans celle des Mantchoux. Leur réunion leur inſpira le projet d’envahir de nouveau la Chine, qui étoit en proie à toutes les horreurs des diſſenſions domeſtiques.

Les mécontens étoient alors ſi multipliés, qu’ils formoient juſqu’à huit corps d’armée,