Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/165

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ginés par quelques hommes éclairés, pour la proſpérité de ce grand empire.

Il n’étoit pas poſſible que Pierre I, guidé par ſon génie, par ſon expérience, & par les étrangers qui le ſervoient de leurs lumières, ne ſentit, à la fin, que c’étoit à ſes peuples qu’il appartenoit de s’enrichir par l’extraction des productions de la Perſe, & de proche en proche de celles des Indes. Auſſi ce grand prince n’eut-il pas plutôt vu commencer les troubles qui ont bouleversé l’empire des Sophis, qu’il s’empara, en 1722, des fertiles contrées qui bordent la mer Caſpienne. La chaleur du climat, l’humidité du ſol, la malignité de l’air, firent périr les troupes chargées de conſerver ſes conquêtes. Cependant la Ruſſie ne ſe détermina à abandonner les provinces uſurpées, que, lorſqu’en 1736, elle vit Koulikan victorieux des Turcs, en état de les lui arracher.

La cour de Péterſbourg avoit perdu de vue le commerce de cette région, lorſqu’un Anglois, nommé Eſton, forma, en 1741, le projet de le donner à ſa nation. Cet homme entreprenant ſervoit en Ruſſie. Il conçut le deſſein de faire paſſer par le Volga & par la