Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/172

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persés de loin en loin, dans ce climat dur & ſauvage.

À meſure qu’on s’éloigne du Nord, la nature devient moins avare en hommes & en productions. Dans la plupart des provinces, il ne manque au laboureur que des outils moins imparfaits, de meilleures méthodes, & de plus grands moyens d’exploitation. Le progrès des lumières doit faire eſpérer que ces vices ſeront enfin corrigés. On portera une attention particulière ſur l’Ukraine, l’une des plus fertiles contrées du monde connu. La Ruſſie en tire la plupart de ſes conſommations, la plupart des objets de ſon commerce ; & elle n’en obtient pas la vingtième partie de ce qu’on pourroit lui demander.

On réuſſira d’autant plus facilement à exciter les travaux champêtres, que les Ruſſes n’aiment pas le séjour des villes, qu’ils ont ſous la main le fer, ce grand & ineſtimable mobile de l’agriculture. La nature l’a prodigué à la plupart des contrées de l’empire, & l’a donné à la Sibérie auſſi parfait qu’à la Suède même. À l’extraction du fer, on ajoutera celle de ces précieux métaux, qui ont enflammé la cupidité de toutes les nations &