Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/176

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

veaux bourgeois, ſans éducation & ſans principes, devinrent la plupart marchands, portèrent dans leur nouvel état les vices qu’ils avoient contractés dans la ſervitude, & les tranſmirent à leur poſtérité. La génération actuelle ſe ſent encore de ſon origine.

Les loix ne permettent pas aux négocians étrangers d’acheter les productions de l’empire ailleurs que dans les ports ; & par la nature du gouvernement, les nationaux n’ont pas ou ne peuvent pas paroître avoir des capitaux aſſez conſidérables pour y former de grands magaſins. C’eſt donc une néceſſité qu’on charge des achats quelque agent Ruſſe qui, à l’époque du traité, exige toujours la moitié du prix convenu ; le reſte devant être payé à la livraiſon des marchandiſes. Elles ſont rarement ce qu’elles devroient être ; & cependant le commettant ſe diſpenſe rarement de les recevoir, ou parce qu’il a des ordres à remplir, ou parce qu’il craint, avec raiſon, de perdre toutes ſes avances.

L’étranger a-t-il des objets à vendre ? Il ne trouve des acheteurs qu’en leur accordant un an ou dix-huit mois de crédit. Au terme du paiement, ils demandent ordinairement