Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/179

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éclairé & floriſſant, à moins qu’elle n’abdique la manie ſi dangereuſe des conquêtes, pour ſe livrer uniquement aux arts de la paix. Aucun de ſes voiſins ne peut la forcer à s’écarter de cet heureux ſyſtême.

Du coté du Nord, l’empire eſt mieux gardé par la mer Glaciale, qu’il ne le ſeroit par des eſcadres ou des fortereſſes.

Un bataillon & quelques pièces de campagne diſperſeroient toutes les hordes de Tartares qui pourroient remuer vers l’Orient.

Quand la Perſe ſortiroit de ſes ruines, ſes efforts iroient ſe perdre dans la mer Caſpienne, ou dans l’immenſe déſert qui la sépare de la Ruſſie.

Au Midi, les séditions, l’ignorance & l’indiſcipline, tous les genres de corruption qui dégradent un peuple, ébranloient depuis un ſiècle l’empire Ottoman. La Ruſſie a ſurpris les Turcs dans cet état de dégradation, & les a affoiblis encore. Elle a rompu les liens qui attachoient les Tartares à cette domination ; & en ſe faiſant céder quelques forts, quelques rades dans la Crimée, s’eſt aſſurée à elle-même la faculté de mouvoir, au gré