Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/190

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inſtitutions, y ont blâmé trop de frivolité ou trop de faſte : mais la réflexion & l’expérience corrigeront, un peu plutôt, un peu plus tard, ce qu’elles peuvent avoir de défectueux.

D’autres établiſſemens, peut-être encore plus néceſſaires, ont été formés en faveur du peuple. C’eſt-là que de jeunes garçons, que de jeunes filles reçoivent séparément, pendant quinze ans, tous les genres d’inſtruction convenables aux emplois & aux métiers qu’ils doivent exercer. Lorſque les vertus ſociales auront jeté de profondes racines dans leur cœur ; lorſqu’on y aura gravé que l’honneur eſt la plus noble récompenſe d’une âme honnête, que la honte en eſt le plus redoutable châtiment, ces élèves, nés dans l’eſclavage, n’auront plus de maître & ſeront citoyens dans toute l’étendue du terme. Les bons principes, dont on les aura nourris, ſe répandront, avec le tems, du centre de l’empire aux provinces les plus reculées ; & avec les mœurs, qui en découlent néceſſairement, s’étendra une liberté bien ordonnée, d’où doit réſulter le bonheur de la nation, ſous le joug facile des loix.