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Histoire philosophique
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ſes formes, que le bon goût de ſes ornemens mettront toujours hors de toute comparaiſon. Mais en voilà aſſez & trop peut-être ſur le ſujet qui vient de nous occuper. Il eſt tems de parler de la ſoie de la Chine.

XXVIII. Les Européens achètent de la ſoie à la Chine. En quoi elle diffère de la nôtre.

Les annales de la Chine attribuent la découverte de la ſoie à l’une des femmes de l’empereur Hoangti. Ces princeſſes ſe firent depuis une agréable occupation de nourrir des vers, d’en tirer la ſoie & de la mettre en œuvre. On prétend même qu’il y avoit dans l’intérieur du palais, un terrein deſtiné à la culture des mûriers. L’impératrice, accompagnée des dames les plus diſtinguées de ſa cour, ſe rendoit en cérémonie dans le verger, & y cueilloit elle-même les feuilles de quelques branches qu’on abaiſſoit à ſa portée. Une politique ſi ſage, encouragea tellement cette branche d’induſtrie, que bientôt la nation qui n’étoit couverte que de peaux, ſe trouva habillée de ſoie. En peu de tems, l’abondance fut ſuivie de la perfection. On dut ce dernier avantage aux écrits de pluſieurs hommes éclairés, de quelques miniſtres même, qui n’avoient pas dédaigné de porter leurs obſervations ſur cet art nouveau. La