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Histoire philosophique
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de Nankin, lieu où on la fabrique plus particulièrement ; la Chine produit des ſoies communes que nous appellons ſoies de Canton.

Comme elles ne ſont propres qu’à quelques trames, & qu’elles ſont auſſi chères que celles d’Europe qui ſervent aux mêmes uſages, on en tire très-peu. Ce que les Anglois & les Hollandois en exportent, ne paſſe pas cinq ou ſix milliers. Les étoffes forment un plus grand objet.

Les Chinois ne ſont pas moins habiles à mettre les ſoies en œuvre qu’à les recueillir. Cet éloge ne doit pas s’étendre à celles de leurs étoffes où il entre de l’or & de l’argent. Leurs manufacturiers n’ont jamais ſu paſſer ces métaux par la filière ; & leur induſtrie s’eſt toujours bornée à rouler leurs ſoies dans des papiers dorés, ou à appliquer les étoffes ſur les papiers mêmes. Les deux méthodes ſont également vicieuſes.

Quoique les hommes ſoient plus frappés en général du nouveau que de l’excellent, ces étoffes, malgré leur brillant, ne nous ont jamais tentés. Nous n’avons été guère moins rebutés de la défectuoſité de leur deſſin. On n’y voit que des figures eſtropiées & des