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Histoire philosophique
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vernis. Il ne doit être ni trop épais, ni trop liquide ; & c’eſt à ſaiſir ce juſte milieu que conſiſte principalement le mérite de l’artiſte.

De quelque manière que le vernis ſoit employé, il rend le bois comme incorruptible. Les vers ne s’y établiſſent que difficilement, & l’humidité n’y pénètre preſque jamais. Il ne faut qu’un peu d’attention pour empêcher que l’odeur même ne s’y attache.

L’agrément du vernis répond à ſa ſolidité. Il ſe prête à l’or, à l’argent, à toutes les couleurs. On y peint des hommes, des campagnes, des palais, des chaſſes, des combats. Il ne laiſſeroit rien à déſirer, ſi de mauvais deſſins Chinois ne le déparoient généralement.

Malgré ce vice, les ouvrages de vernis exigent des ſoins extrêmement ſuivis. On leur donne au moins neuf ou dix couches, qui ne ſauroient être trop légères. Il faut laiſſer entre elles un intervalle ſuffiſant, pour qu’elles puiſſent bien sécher. L’eſpace doit être encore plus conſidérable entre la dernière couche, & le moment où l’on commence à polir, à peindre & à dorer. Pour tous ces travaux, un été ſuffit à peine à Nankin, dont