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Histoire philosophique
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aſſez dépourvu de lumières, pour imaginer que des équipages fatigués osâſſent tenter des conquêtes dans un pays défendu par un peuple innombrable, quelque lâche qu’on ſuppoſe une nation avec laquelle les Européens ne ſe font pas encore meſurés. Les coups qu’on lui porteroit ſe réduiroient à intercepter ſa navigation dont elle s’occupe peu, & qui n’intéreſſe ni ſes commodités ni ſa ſubſiſtance.

Cette vengeance inutile n’auroit même qu’un tems fort borné. Les vaiſſeaux deſtinés à cette croiſière de piraterie, ſeroient écartés de ces parages une partie de l’année par les mouſſons, & l’autre partie par les tempêtes nommées typhons, qui ſont particulières aux mers de la Chine.

Après avoir développé la manière dont les nations de l’Europe ont conduit juſqu’à préſent le commerce des Indes, il convient d’examiner trois queſtions qui ſemblent naître du fond du ſujet, & qui ont partagé juſqu’ici les eſprits. Doit-on continuer ce commerce ? Les grands établiſſemens ſont-ils néceſſaires pour le faire avec ſuccès ? Faut-il le laiſſer dans les mains des compagnies excluſives ?