Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/427

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ſupérieure aux autres, n’eut durant un aſſez long période, que des chefs plus ou moins habiles, qu’elle élevoit, qu’elle deſtituoit ſelon qu’elle le jugeoit convenable à ſes intérêts. Ils nous diſent que l’autorité, juſqu’alors partagée & révocable, fut concentrée dans une ſeule main & devint inamovible, cent trente ou cent quatre-vingt dix-ſept ans, avant l’arrivée des Eſpagnols. Ils nous diſent que les neuf monarques qui portèrent ſucceſſivement la couronne, donnèrent au domaine de l’état une extenſion qu’il n’avoit pas eue ſous l’ancien gouvernement. Mais quelle foi peut-on raiſonnablement accorder à des annales confuſes, contradictoires & remplies des plus abſurdes fables qu’on ait jamais exposées à la crédulité humaine ? Pour croire qu’une ſociété dont la domination étoit ſi étendue, dont les inſtitutions étoient ſi multipliées, dont le rit étoit ſi régulier, avoit une origine auſſi moderne qu’on l’a publié, il faudroit d’autres témoignages que ceux des féroces ſoldats qui n’avoient ni le talent ni la volonté de rien examiner ; il faudroit d’autres garans que des prêtres fanatiques qui ne fongeoient qu’à élever leur