Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/482

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ſons & pour teindre leur coton. On voit dans Herrera que, dès 1523, le miniſtère ordonnoit à Cortès de la multiplier. Les conquerans repouſſèrent ce travail comme ils mépriſoient tous les autres ; & il reſta tout entier aux Indiens. Eux ſeuls s’y livrent encore : mais trop ſouvent avec les fonds avancés par les Eſpagnols, à des conditions plus ou moins uſuraires. Le fruit de leur induſtrie eſt tout porté dans la capitale de la province, qui ſe nomme auſſi Oaxaca.

Cette ville où l’on arrive par de beaux chemins, & où l’on jouit d’un printems continuel, s’élève au milieu d’une plaine ſpacieuſe, couverte de jolis hameaux & bien cultivée. Ses rues ſont larges, tirées au cordeau, & formées par des maiſons un peu baſſes, mais agréablement bâties. Ses places, ſon aqueduc, ſes édifices publics ſont d’aſſez bon goût. Elle a quelques manufactures de ſoie & de coton. Les marchandiſes d’Aſie & celles d’Europe y ſont d’un uſage général. Nous avons eu occaſion de voir pluſieurs voyageurs que les circonſtances avoient conduits à Oaxaca. Tous nous ont aſſuré que de tous les établiſſemens formés par les Eſpagnols dans le Nouveau-
Monde,