Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/488

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les unes ſur les autres. Si, dans leurs différens mouvemens, elles n’ont pas rencontré d’autres corps, elles forment des métaux purs. Il n’en eſt pas de même, ſi elles ſe ſont combinées avec des matières étrangères.

La nature, qui ſembloit vouloir les cacher, n’a pu les dérober à l’avidité de l’homme. En multipliant les obſervations, on eſt parvenu à connoître les lieux où ſe trouvent les mines. Ce ſont, pour l’ordinaire, des montagnes, où les plantes croiſſent foiblement & jauniſſent vite ; où les arbres ſont petits & tortueux ; où l’humidité des rosées, des pluies, des neiges même ne ſe conſerve pas ; où s’élèvent des exhalaiſons ſulfureuſes & minérales ; où les eaux ſont chargées de ſels vitrioliques ; où les ſables contiennent des parties métalliques. Quoique chacun de ces ſignes, pris ſolitairement, ſoit équivoque, il eſt rare qu’ils ſe réuniſſent tous, ſans que le terrein renferme quelque mine.

Mais à quelles conditions tirons-nous cette richeſſe ou ce poiſon des abîmes où la nature l’avoit renfermé ? Il faut percer des rochers à une profondeur immenſe ; creuſer des canaux ſouterreins qui garantirent des eaux