Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/489

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qui affluent & qui menacent de toutes parts ; entraîner dans d’immenſes galeries des forêts coupées en étais ; ſoutenir les voûtes de ces galeries, contre l’énorme peſanteur des terres qui tendent ſans ceſſe à les combler & à enfouir ſous leur chute les hommes avares & audacieux qui les ont conſtruites ; creuſer des canaux & des aqueducs ; inventer ces machines hydrauliques ſi étonnantes & ſi variées, & toutes les formes diverſes de fourneaux ; courir le danger d’être étouffé ou conſumé par une exhalaiſon qui s’enflamme à la lueur des lampes qui éclairent le travail ; & périr enfin d’une phtiſie qui réduit la vie de l’homme à la moitié de ſa durée. Si l’on examine combien tous ces travaux ſuppoſent d’obſervations, de tentatives & d’eſſais, on reculera l’origine du monde bien au-delà de ſon antiquité connue. Nous montrer l’or, le fer, le cuivre, l’étain & l’argent employés par les premiers hommes, c’eſt nous bercer d’un menſonge qui ne peut en impoſer qu’à des enfans.

Lorſque le travail de la minéralogie eſt fini, celui de la métallurgie commence. Son objet eſt de séparer les métaux les uns des autres,