Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/502

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Des arbres mal choiſis & d’un vilain feuillage ôtèrent aux promenades ce que des allées bien diſtribuées & des eaux jailliſſantes auroient pu leur donner d’agrément. Dans les cinquante-cinq couvens qu’une crédulité digne de pitié avoit fondés, on en voyoit fort peu qui ne révoltâſſent par les vices de leur conſtruction. Les innombrables temples où les tréſors du globe entier étoient entaſſés, manquoient généralement de majeſté & n’inſpiroient pas à ceux qui les fréquentoient des idées & des ſentimens dignes de l’Être-fuprême qu’on y venoit adorer. Dans cette multitude d’immenſes conſtructions, il n’y a que deux monumens dignes de fixer l’attention d’un voyageur. L’un eſt le palais du vice-roi où s’aſſemblent auſſi les tribunaux, où l’on fabrique la monnoie, où eſt le dépôt du vif-argent. Un peuple, que la famine pouſſoit au déſeſpoir, le brûla en 1692. On l’a rebâti depuis ſur un meilleur plan. C’eſt un quarré qui a quatre tours & ſept cens cinquante pieds de long ſur ſix cens quatre-vingt-dix de large. La cathédrale commencée en 1573 & finie en 1667 feroit également honneur aux meilleurs arrières. Sa longueur eſt de quatre