Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/508

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pour y être échangées contre des métaux.

Cette liberté illimitée eut des ſuites ſi conſidérables qu’elle excita la jalouſie de la métropole. On parvint à calmer un peu les eſprits, en bornant un commerce qu’on croyoit & qui étoit en effet immenſe. Ce qu’il devoit être permis d’en faire dans la ſuite fut partagé en douze mille actions égales. Chaque chef de famille en avoit une & les gens en place un nombre proportionné à leur élévation. Les communautés religieuſes furent compriſes dans l’arrangement, ſuivant l’étendue de leur crédit ou l’opinion qu’on avoit de leur utilité.

Les vaiſſeaux qui partoient d’abord de l’iſle de Cebu & enſuite de celle de Luçon, prirent, dans les premiers tems, la route du Pérou. La longueur de cette navigation étoit exceſſive. On découvrit des vents alisés qui ouvroient au Mexique un chemin plus court ; & cette branche de commerce ſe porta ſur ces côtes où il s’eſt fixé.

On expédie tous les ans du port de Manille un vaiſſeau d’environ deux mille tonneaux. Selon les loix actuellement arrêtées & qui ont ſouvent varié, ce bâtiment ne de-