Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/534

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ils formoient quarante-trois villages, séparés par la ſtérilité du terrein & la diſette d’eau.

La ſubſiſtance de ces bourgades a pour baſe le bled & les légumes qu’on y cultive, les fruits & les animaux domeſtiques de l’Europe, qu’on travaille tous les jours à y multiplier. Les Indiens ont chacun leur champ & la propriété de ce qu’ils récoltent : mais telle eſt leur peu de prévoyance, qu’ils diſſiperoient en un jour ce qu’ils auroient recueilli, ſi leur miſſionnaire ne s’en chargeoit pour le leur diſtribuer à propos. Ils fabriquent déjà quelques étoffes groſſières. Ce qui peut leur manquer, eſt acheté avec les perles qu’ils pêchent dans le golfe, avec le vin, aſſez approchant de celui de Madère, qu’ils vendent à la Nouvelle-Eſpagne & aux galions, & dont l’expérience a appris qu’il étoit important de leur interdire l’uſage.

Une douzaine de loix fort ſimples, ſuffiſent pour conduire cet état naiſſant. Le miſſionnaire choiſit pour les faire obſerver, l’homme le plus intelligent du village ; & celui-ci peut infliger le fouet & la priſon, les ſeuls châtimens que l’on connoiſſe.