Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/85

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beau rêve d’une grande induſtrie ; & la nation ſe trouva preſqu’au même point où elle étoit avant 1720.

Les pêcheries n’ont pas eu la même deſtinée que les arts. La ſeule qui mérite d’être enviſagée ſous un point de vue politique, c’eſt celle du hareng. Elle ne remonte pas au-delà de 1740. Avant cette époque, ce poiſſon fuyoit les côtes de Suède. Alors il ſe jetta ſur celle de Gothenbourg, & ne s’en eſt pas retiré depuis. La nation en conſomme annuellement quarante mille barils, & l’on en exporte cent ſoixante mille, qui, à raiſon de 13 livres 15 fols chacun, forment à l’état un revenu de 2 200 000 livres.

On ne jouiſſoit pas encore de cet avantage, lorſque le gouvernement décida que les navigateurs étrangers ne pourroient introduire dans ſes ports que les denrées de leur pays ; qu’ils ne pourroient pas même porter ces marchandiſes d’une rade du royaume à l’autre. Cette loi célèbre, connue ſous le nom de placard des productions, & qui eſt de 1724, reſſuſcita la navigation, anéantie depuis long-tems par les malheurs des guerres. Un pavillon inconnu par-tout, ſe montra ſur