Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/120

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1 620 000 livres, & parce qu’on entretient dans le pays un plus grand nombre de troupes régulières. Cependant, le fiſc a un ſuperflu qu’il fait refluer à Cumana, à la Marguerite, à la Trinité & ſur l’Orenoque, Ce n’eſt pas tout. En Europe, les denrées de la colonie paient annuellement à l’état plus de 1 600 000 livres, & la navigation qu’elles occaſionnent lui forme quinze cens matelots ou les lui tient toujours en activité.

Mais la compagnie même a-t-elle proſpéré ? tout, dans les premiers tems, portoit à douter ſi elle auroit jamais une exiſtence heureuſe. Quoique les colons euſſent le droit d’en être membres, ils refusèrent d’abord de lui livrer leurs productions. En Eſpagne, où une aſſociation commerçante étoit une nouveauté, on ne s’empreſſa guère de s’y faire inſcrire, malgré l’exemple qu’en avoient donné le ſouverain, la reine, l’infant Don Louis & la province de Guipuſcoa. Il fallut réduire à quinze cens le nombre des actions qu’il avoit été réſolu de porter à trois mille ; & le capital, qui devoit être de ſix millions fut réduit à trois. Ces contrariétés n’empêchèrent pas qu’on ne fit aux intéreſſés des répartitions,