Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/123

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avec un grand avantage pour la marine militaire.

Ce corps ne ceſſe d’annoncer d’autres entrepriſes utiles à la monarchie. Il eſt douteux ſi on lui laiſſera le tems de les exécuter. Le parti que paroît avoir pris la cour de Madrid, d’ouvrir tous ſes ports du Nouveau-Monde à tous ſes ſujets de l’ancien, doit faire préſumer que la province de Venezuela ceſſera, un peu plutôt, un peu plus tard, d’être dans les liens du monopole. La diſſolution de la compagnie ſera-t-elle un bien, ſera-t-elle un mal ? Les bonnes ou mauvaiſes combinaiſons que fera le miniſtère Eſpagnol réſoudront le problème.

XV. La Cour de Madrid abandonne Cumana aux ſoins de Las Caſas. Travaux infructueux de cet homme célèbre pour rendre la contrée floriſſante.

La côte de Cumana fut découverte, en 1498, par Colomb. Ojéda, qui étoit embarqué avec ce grand navigateur, y aborda l’année ſuivante, & y fît même aſſez paiſiblement quelques échanges avec les ſauvages. Il parut plus commode aux aventuriers qui le ſuivirent, de dépouiller ces hommes foibles, de leur or ou de leurs perles ; & ce brigandage étoit auſſi commun dans cette contrée que dans les autres parties de l’Amérique, lorſque Las Caſas entreprit d’en arrêter le cours.