Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/177

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la troiſième, l’air, la pluie, les vents, le froid, la chaux ont détruit la chaudière ou le crater, & il ne reſte qu’un monticule. À la quatrième, ce monticule, dépouillé de ſon enveloppe, met à découvert une eſpèce de culot, qui, miné par le tems, ne laiſſe plus que la place où la montagne & le volcan ont exiſté, & cet état eſt une cinquième époque. Du centre de cette place s’étendent au loin des chauſſées de lave ; & ces chauſſées, ou entières, ou brisées, ou réduites à des fragmens iſolés, ſont encore autant d’autres époques, entre chacune deſquelles vous pouvez intercaler tant d’années, tant de ſiècles, tant de milliers de ſiècles qu’il vous plaira. Ce qu’il y a de certain, c’eſt qu’une de ces époques, quelle que ſoit celle que l’on choiſiſſe, n’eſt point liée dans la mémoire des hommes à celle qui lui ſuccède dans la nature. Et le principe que de rien, il ne ſe fait rien ; & la deſtruction des êtres qui, ſe réſolvant en d’autres, nous démontre que rien ne ſe réduit à rien, ſemblent nous annoncer une éternité qui a précédé, une éternité qui ſuivra, & la ce-exiſtence du grand architecte avec ſon merveilleux ouvrage.