Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/197

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piſtil entouré de dix étamines & ſurmonté de trois ſtyles ſe change en une petite baie rougeâtre, oblongue qui, en ſe séchant, devient triangulaire & contient un noyau rempli d’une ſeule amande.

La feuille de la coca faiſoit les délices des Péruviens. Ils la mâchoient après l’avoir mêlée avec une terre d’un gris blanc & de nature ſavonneuſe qu’ils nommoient tocera. C’étoit, dans leur opinion, un des plus ſalutaires reſtaurans qu’ils puſſent prendre. Leur goût pour la coca a ſi peu varié que ſi elle venoit à manquer à ceux d’entre eux qui ſont enterrés dans les mines, ils ceſſeroient de travailler, quelques rigueurs qu’on pût employer pour les y contraindre.

Les conquérans ne s’accomodèrent, ni de la nourriture, ni des boiſſons du peuple vaincu. Ils naturalisèrent librement & avec ſuccès tous les grains, tous les fruits, tous les quadrupèdes de l’ancien hémiſphère dans le nouveau. La métropole, qui s’étoit proposée de fournir à la colonie des vins, des huiles, des eaux-de-vie, voulut d’abord interdire la culture de la vigne & de l’olivier : mais on ne tarda pas à comprendre qu’il