Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/247

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fonds, Panama n’a jamais offert au commerce que des perles.

La pêche s’en fait dans quarante-trois iſles de ſon golfe. La plupart des habitans y emploient ceux de leurs nègres qui ſont bons nageurs. Ces eſclaves plongent & replongent dans la mer, juſqu’à ce que cet exercice violent ait épuisé leurs forces ou laſſé leur courage.

Chaque noir doit rendre un nombre fixe d’huîtres. Celles où il n’y a point de perle, celles où la perle n’eſt pas entièrement formée, ne ſont pas comptées. Ce qu’il peut trouver au-delà de l’obligation qui lui eſt imposée, lui appartient inconteſtablement. Il peut le vendre à qui bon lui ſemble : mais pour l’ordinaire, il le cède à ſon maître pour un prix modique.

Des monſtres marins, plus communs aux iſles où ſe trouvent les perles, que ſur les côtes voiſines, rendent cette pêche dangereuſe. Quelques-uns dévorent en un inſtant les plongeurs. Le mantas, qui tire ſon nom de ſa figure, les roule ſous ſon corps & les étouffe. Pour ſe défendre contre de tels ennemis, chaque pêcheur eſt armé d’un