Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/260

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étrangers faiſoient des bénéfices aſſez conſidérables ; lorſque la cour de Madrid prit, en 1718, des meſures efficaces pour les éloigner de ces parages qu’on trouvoit qu’ils fréquentoient depuis trop long-tems.

Cependant, ce ne fut qu’en 1740 que les Eſpagnols commencèrent à doubler eux-mêmes le cap de Horn. Ils employèrent des bâtimens & des pilotes Malouins dans leurs premiers voyages : mais une aſſez courte expérience les mit en état de ſe paſſer de ſecours étrangers ; & ces mers orageuſes furent bientôt plus familières à leurs navigateurs qu’elles ne l’avoient jamais été à leurs maîtres dans cette carrière.

XXXIV. Le Pérou eſt-il auſſi riche qu’il l’étoit autrefois.

Juſqu’alors la haute opinion qu’on avoit toujours eue, & long-tems avec raiſon, des richeſſes du Pérou s’étoit maintenue. La cour d’Eſpagne accuſoit le commerce interlope d’en avoir détourné la plus grande partie ; & elle ſe flattoit que le nouveau ſyſtême les ramèneroit dans ſes ports en auſſi grande abondance qu’aux époques les plus reculées. Une évidence, à laquelle il fut impoſſible de ſe refuſer, réduiſit les plus incrédules à voir que les mines de cette