Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/68

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furent fondues en 1740, pour ſecourir Carthagène aſſiégé par les Anglois ; & il ne ſe trouva pas dans tout le Pérou un Eſpagnol aſſez curieux, pour acheter une ſeule pièce au poids.

On voit par tout ce qui a été dit, que les péruviens n’étoient guère avancés dans les ſciences un peu compliquées. La plupart dépendent du progrès des arts, & ceux-ci des haſards qui ne ſont produits par la nature que dans la ſuite des ſiècles, & dont la plupart ſont perdus pour les peuples qui reſtent ſans communication avec les peuples éclairés.

En réduiſant les choſes à la vérité, nous trouverons que les Péruviens étoient parvenus à fondre l’or & l’argent & à les mettre en œuvre. Avec ces métaux, ils faiſoient des ornemens, la plupart très-minces, pour les bras, pour le cou, pour le nez, pour les oreilles ; & des ſtatues creuſes, ſans ſoudure, qui, ſculptées ou fondues, n’avoient pas plus d’épaiſſeur. Rarement ces riches matières étoient-elles converties en vaſes. Leurs vaſes ordinaires étoient d’une argile très-fine, facilement travaillée, & de la grandeur, de