Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/103

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mière des nombreuſes bourgades formées, à des diſtances immenſes, par les Portugais ſur le fleuve principal & ſur les rivières qui s’y jettent.

Si les Maynas avoient la liberté de former des liaiſons avec ces voiſins, ils parviendroient à ſe procurer, par cette communication, des commodités qu’ils ne peuvent pas tirer de Quito, dont ils ſont plus séparés par la Cordelière, qu’ils ne le ſeroient par des mers immenſes. Cette facilité du gouvernement auroit peut-être des ſuites plus heureuſes. Il ne ſeroit pas impoſſible que, malgré leur rivalité, l’Eſpagne & le Portugal ſentiſſent qu’il eſt de l’intérêt des deux nations d’étendre cette permiſſion. On ſait que la province de Quito languit dans la pauvreté, faute de débouché pour le ſuperflu des mêmes denrées dont le Para manque entièrement. Les deux provinces, en ſe ſecourant mutuellement par le Napo & par l’Amazone, s’éleveroient à un degré de proſpérité, où, ſans ce concours, elles ne ſauroient atteindre. Les métropoles tireroient, avec le tems, de grands avantages de cette activité, qui ne peut jamais leur nuire, puiſque Quito eſt