Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/169

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cheroient. L’expérience de tous les pays & de tous les âges leur avoit appris que, quoiqu’il eût toujours fallu pluſieurs onces d’argent pour une once d’or, parce que les mines de l’un ont été conſtamment plus communes que celles de l’autre, la proportion entre ces métaux avoit varié, dans chaque pays, ſuivant leur abondance reſpective.

Dans le Japon, la proportion de l’or à l’argent eſt comme un à huit ; à la Chine, comme un à dix ; dans les autres parties de l’Inde, comme un à onze, à douze, à treize, à quatorze, à meſure qu’elles approchent de l’Occident.

L’Europe offre des variations ſemblables. Dans l’ancienne Grèce, l’or étoit à l’argent comme un à treize. Lorſque le produit de toutes les mines de l’univers fut porté à Rome, maîtreſſe du monde, la proportion d’un à dix fut la plus conſtante. Elle s’éleva d’un à treize ſous Tibère. On trouve des variations ſans nombre & ſans meſure, dans les tems de barbarie. Enfin, lorſque Colomb pénétra dans le Nouveau-Monde, l’or étoit, à l’égard de l’argent, au-deſſous d’un à douze.