Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/181

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Des eſclaves, condamnés à chercher de l’or, y trouvoient mêlées de petites pierres luiſantes qu’ils repouſſoient, comme inutiles, avec le ſable & le gravier. Antoine Rodrigues Banha, ſoupçonna leur prix & fit part de ſes idées à Pedro d’Almeida, gouverneur du pays. Quelques-uns de ces brillans cailloux furent envoyés à la cour de Liſbonne qui, en 1730, chargea d’Acunha, ſon miniſtre en Hollande, de les faire examiner. Après des épreuves multipliées, les gens de l’art prononcèrent que c’étoient de très-beaux diamans.

Auſſi-tôt les Portugais en ramaſſèrent avec tant de diligence qu’il en vint onze cens quarante-ſix onces par la flotte de Rio-Janeiro. Cette abondance en fit baiſſer le prix conſidérablement : mais les meſures priſes par un miniſtère attentif, les ramenèrent bientôt à leur première valeur. Il conféra à quelques riches aſſociés le droit excluſif de la fouille des diamans. Pour mettre même des bornes à la cupidité de cette compagnie, on régla qu’elle ne pourroit employer à ce travail que ſix cens eſclaves. Dans la ſuite, en lui accorda la liberté d’en multiplier à