Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/203

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lement de bons réformateurs dans la nation qui en a le plus beſoin. Les hommes propres à changer la face des empires, ont communément une origine éloignée. Ils ne ſont guère l’ouvrage du moment. Preſque toujours, ils ont des précurſeurs qui ont réveillé les eſprits, qui les ont diſposés à recevoir la lumière, qui ont préparé les inſtrumens néceſſaires pour opérer les grandes révolutions. Comme cette chaîne de moyens ne paroît pas s’être formée en Portugal, ce royaume ſera réduit à ramper long-tems, s’il n’adopte, avec les modifications convenables, les principes ſi heureuſement ſuivis par les nations les plus éclairées.

XXVIII. Moyens qu’il conviendroit à la cour de Lisbonne d’employer pour tirer la métropole & les colonies de leur langueur.

Le premier pas vers le bien, ce pas ferme & vigoureux ſans lequel tous les autres ſeroient chancellans, incertains, inutiles, peut-être dangereux, ſera de ſecouer le joug de l’Angleterre. Dans ſa ſituation actuelle, le Portugal ne ſauroit ſe paſſer des marchandiſes étrangères. Il eſt donc de ſon intérêt d’établir la plus grande concurrence de vendeurs poſſible, afin de diminuer la valeur de ce qu’il eſt obligé d’acheter. Comme il n’a pas moins d’intérêt à ſe défaire du ſu-