Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/218

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Cette illuſion funeſte commençoit à ſe diſſiper, lorſque les monopoles arrêtèrent le penchant qu’on montroit généralement pour rentrer dans une carrière plus sûre, & même plus lucrative que celle qui avoit d’abord enflammé tant d’imaginations.

Enfin les derniers démêlés avec l’Eſpagne furent une nouvelle ſource de déſolation pour la colonie. On arracha violemment les citoyens à leurs travaux. On en exigea, ſans intérêt, des prêts dont ils ne ſont pas encore remboursés. On ne leur épargna aucun des outrages du plus barbare deſpotiſme.

Maintenant que ces obſtacles à tout bien ſont la plupart levés, il ne faut plus repouſſer les richeſſes qu’offre inutilement le Bréſil depuis trois ſiècles. Le climat eſt ſain dans cette partie du Nouveau-Monde. Les ports y ſont multipliés. Ses côtes, d’un accès facile, ſont généralement fertiles. L’intérieur du pays, encore plus productif & coupé par un grand nombre de fleuves navigables, peut être cultivé pour les beſoins ou les délices de l’Europe. Les productions particulières à l’Amérique y proſpèrent toutes, malgré les dégâts des fourmis, ſans qu’il faille craindre de les voir détruites