matelots qui ont vu approcher pendant pluſieurs heures cette mort inévitable.
Un mouvement ſi extraordinaire de la mer a été regardé juſqu’ici comme la ſuite d’une tempête. Mais une tempête a une direction de vent d’un point à un autre ; & le raz de marée ſe fait ſentir dans une partie d’une iſle couverte par une autre iſle qui, elle-même, ne l’éprouve pas. Cette obſervation a déterminé M. Dutaſta qui a vu l’Afrique & l’Amérique en phyſicien, en négociant & en homme d’état, à chercher une cauſe plus vraiſemblable de ce ſingulier phénomène. Il l’a trouvée avec d’autres vérités qui enrichiront plus d’une ſcience, s’il ſe détermine à les donner au public. Nous aurons alors vraiſemblablement des lumières plus sûres ſur les ouragans.
L’ouragan eſt un vent furieux, le plus ſouvent accompagné de pluie, d’éclairs, de tonnerre, quelquefois de tremblemens de terre, & toujours des circonſtances les plus terribles, les plus deſtructives que les vents puiſſent raſſembler. Tout-à-coup, au jour vif & brillant de la Zone Torride, ſuccède une nuit univerſelle & profonde ; à la pa-