Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/469

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ſagement univerſel. Les plus pauvres d’entre eux n’oſoient accepter les terreins, que le gouvernement leur offroit au voiſinage des montagnes. Des établiſſemens plus éloignés des rebelles aguerris, furent négligés, ou même abandonnés. Pluſieurs endroits de l’iſle, qui, par leur aſpect, annonçoient le plus de fécondité, reſtèrent dans leur état inculte.

Dans cette ſituation, Trelaunay fut chargé de l’adminiſtration de la colonie. Ce gouverneur ſage & ſans doute humain, ne tarda pas à ſentir que des hommes, qui, depuis près d’un ſiècle, vivoient de fruits ſauvages, nus, exposés à toutes les injures de l’air ; qui, toujours aux priſes avec un aſſaillant plus fort & mieux armé, ne ceſſoient de combattre pour la défenſe de leur liberté, ne ſeroient jamais réduits par la force ouverte. Il eut donc recours aux voies de conciliation. On leur offrit, non-ſeulement des terres en propriété, mais la liberté, mais l’indépendance. Ces ouvertures furent accueillies favorablement. Le traité conclu avec eux en 1739, porta que le chef qu’ils choiſiroient eux-mêmes, recevrait ſa com-