Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/539

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Il devoit rembourſer cinq ans après. L’impoſſibilité où il ſe trouva de remplir ſes engagemens alarma ſes créanciers d’Europe.

Fruſtrés des remiſes auxquelles ils s’étoient attendus, ces prêteurs avides ouvrirent enfin les yeux. Plus leur confiance avoit été crédule, plus leur inquiétude devint active.

Armés du glaive de la loi, ils expulsèrent des plantations les infortunés qu’un eſpoir téméraire avoit malheureuſement séduits. Ainſi ſe termina le beau rêve des nouvelles colonies Angloiſes.

Mais cette grande agitation doit avoir des ſuites favorables. Les défrichemens, entrepris par des hommes ſortis du néant & qui y ſont rentrés, ſeront pour la nation le réſultat avantageux d’une fermentation irrégulière & déſordonnée. Un ſol, qui languiſſoit dans les mains des premiers poſſeſſeurs, ſera cultivé avec de plus grands moyens, avec plus d’intelligence & d’économie. En attendant ce nouvel effort d’induſtrie & d’activité, réſumons les poſſeſſions Angloiſes dans l’archipel Américain. Pour une puiſſance maritime & commerçante, évaluer ſes colonies, c’eſt apprécier ſes forces.