Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/542

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autre : car il ſemble que l’eſclavage ſoit d’autant plus dur chez les nations libres qu’il y eſt plus injuſte & plus étranger. Telle eſt donc la marche de l’homme vers l’indépendance, qu’après avoir ſecoué le joug, il veut l’impoſer ; & que le cœur le plus impatient de la ſervitude devient le plus amoureux de la domination !

Jamais les Indes Occidentales ne furent aſſujetties à aucun impôt par la Grande-Bretagne. Seulement en 1663, la Barbade & les autres iſles, excepté la Jamaïque, s’engagèrent librement à lui payer à perpétuité quatre & demi pour cent pour toutes celles de leurs productions qui ſeroient exportées. Une ſi grande généroſité parut depuis onéreuſe & le poids en fut allégé autant qu’il étoit poſſible. Comme cette obligation eſt acquittée avec des denrées, on ne livre guère au gouvernement que celles qui ont quelque imperfection ; & l’on n’eſt pas plus ſcrupuleux ſur le poids que ſur la qualité. De cette manière le fiſc ne reçoit que les deux tiers du don, qui lui fut anciennement accordé.

C’eſt encore trop pour des établiſſemens