Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/214

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lidité, pour ſoutenir des édifices plus peſans.

La ville s’élève dans une iſle qui a ſoixante lieues de long, ſur une largeur médiocre. Cette iſle, dont la plus grande partie n’eſt pas ſuſceptible de culture, eſt formée par l’océan, par le Miſſiſſipi, par le lac Pontchartrain, & par le Manchac, ou la rivière d’Iberville, canal que le Miſſiſſipi s’eſt creusé pour y verſer le ſuperflu de ſes eaux, dans la ſaiſon de ſa trop grande abondance. Il peut y avoir ſur ce territoire une centaine de poſſeſſions, où l’on trouve quatre à cinq cens blancs & quatre mille noirs, que des indigoteries occupent principalement. Quelques propriétaires entreprenans ont tenté d’y naturaliſer le ſucre : mais de petites gelées, deſtructives de cette riche production, ont rendu ces eſſais infructueux.

Les plantations ſont rarement contiguës. Des eaux ſtagnantes & marécageuſes les séparent le plus ſouvent, ſurtout dans la partie inférieure de l’iſle.

Vis-à-vis l’iſle de la Nouvelle-Orléans, & ſur la rive occidentale du Miſſiſſipi, furent établis, en 1722, trois cens Allemands, reſtes