Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/405

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tranger s’élevèrent à 4 077 602 liv. 7 s. 8 d. Elles furent emportées par environ ſoixante-dix navires de la Vieille ou de la Nouvelle-Angleterre, dont pluſieurs arrivèrent ſur leur leſt. Les autres portèrent à la colonie, des Indes Occidentales, du rum, des mélaſſes, du café, du ſucre ; de l’Eſpagne, de l’Italie & du Portugal, des ſels, des huiles, du vin & des eaux-de-vie ; de la métropole, des étoffes, des toiles & des meubles. Le Canada ne poſſède en propre que les bateaux néceſſaires aux conſommations intérieures ; une douzaine de petits bâtimens employés à la pêche du loup-marin ; & cinq ou ſix qu’on expédie pour les Antilles. Loin que la conſtruction des vaiſſeaux ait augmenté, elle a diminué depuis la conquête ; & c’eſt à la cherté de la main-d’œuvre, devenue plus conſidérable, qu’il faut attribuer un changement auquel il n’étoit pas naturel de s’attendre.

Cet inconvénient n’a pas empêché que la colonie ne ſoit devenue plus riche qu’elle ne le fut ſous une autre domination. Depuis 1772, ſes dettes ſont entièrement payées, & elle n’a point de papier-monnoie. Son numéraire augmente tous les jours, & par la multipli-