Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/94

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ils attendirent que les chaſſeurs Iroquois fuſſent endormis, & leur caſſèrent à tous la tête. Cet aſſaſſinat fit du bruit. La nation offensée demanda juſtice. Elle lui fut refusée avec hauteur. On ne lui laiſſa pas même l’eſpérance de la plus légère ſatiſfaction.

Les Iroquois, outrés de ce mépris, jurèrent de périr ou de ſe venger : mais n’étant pas aſſez forts pour tenir tête à leur ſuperbe offenſeur, ils allèrent au loin s’eſſayer & s’aguerrir, contre des nations moins redoutables. Quand ils eurent appris à venir en renards, à attaquer en lions, à fuir en oiſeaux, c’eſt leur langage, alors ils ne craignirent plus de ſe meſurer avec l’Algonquin.

Ils firent la guerre à ce peuple, avec une férocité proportionnée à leur reſſentiment.

C’eſt dans le tems où le feu de ces haines embrâſoit le Canada, que les François y parurent. Les Montagnez, qui habitoient le bas du fleuve Saint-Laurent ; les Algonquins qui occupoient ſes rives, depuis Québec juſqu’à Montréal ; les Hurons, répandus, autour du lac qui porte leur nom ; quelques peuples moins conſidérables, errans dans les intervalles, favorisèrent l’éta-