Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v8.djvu/95

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bliſſement de ces étrangers. Réunies contre les Iroquois, ſans pouvoir leur réſiſter, ces diverſes nations virent dans leurs nouveaux hôtes une reſſource ineſpérée, dont ils ſe promirent un ſuccès infaillible. Jugeant des François comme s’ils les avoient connus, ils ſe flattèrent de les engager dans leur querelle, & ils ne ſe trompèrent pas. Champlain, qui auroit dû profiter de la ſupériorité des lumières que les Européens ont ſur les Américains, pour chercher des moyens de pacification, ne tenta pas même de les réconcilier. Épouſant avec ardeur les intérêts de ſes voiſins, il alla chercher avec eux leur ennemi.

Le pays des Iroquois s’étendoit près de quatre-vingts lieues en long, ſur un peu plus de quarante en largeur. Ses limites étoient le lac Erié, le lac Ontario, le fleuve Saint-Laurent, & les contrées fameuſes depuis, ſous le nom de Nouvelle-York & de Pennſyſvanie. L’eſpace compris entre ces vaſtes bornes, étoit fertilisé par de belles rivières. On y voyoit cinq nations, qui, réduites de nos jours à moins de quinze cens guerriers, en comptoient alors environ vingt