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DES TEMPLIERS


Si ces treize défenseurs de l’ordre, et notamment Pierre de Boulogne, qui mettaient tant de zèle et de courage dans leurs assertions, eussent véritablement avoué devant l’inquisiteur les crimes horribles imputés à l’ordre, les commissaires, que l’énergie de cette défense devait à la fois humilier et indigner, eussent-ils manqué de leur objecter qu’ils étaient eux-mêmes convenus de la vérité des crimes dont ils voulaient justifier tous les chevaliers ?

Les expressions mêmes de cette défense prouvent évidemment que ces treize templiers n’avaient encore fait aucun aveu, puisqu’ils disent expressément que si les chevaliers qui en ont fait ne les rétractent pas, c’est parce qu’ils sont tellement accablés de terreur, qu’ils n’osent se rétracter, à cause des menaces qu’on leur fait chaque jour ; et ils demandent que ces infortunés puissent sans péril rendre hommage à la vérité.

Clément V avait regardé comme un outrage fait à son autorité les actes arbitraires qu’on s’était permis contre eux ! Il prétendait que c’était à lui seul de les juger et de les punir.