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DES TEMPLIERS

Et n’est-il pas étonnant qu’on ajoute plus de foi aux mensonges de ceux qui pour sauver leur vie corporelle, cèdent à l’épreuve des tourments ou aux séductions des promesses, qu’à ceux qui pour la défense de la vérité, sont morts avec la palme du martyre, et à cette saine et majeure partie de chevaliers qui survivent, et par le seul besoin de satisfaire à leur conscience, ont souffert et souffrent encore chaque jour. »

Telle fut la sublime défense de ces braves chevaliers !

J’ai déjà observé que les commissaires du pape devaient se borner à informer contre l’ordre, et ne pouvaient pas prononcer la condamnation individuelle et personnelle des chevaliers. Ce triste soin fut delégué à des conciles provinciaux, à des archevêques ou évêques, qui, chargés d’agir contre les templiers, trouvèrent que les accusés rétractaient leurs aveux, et que ceux qui n’en avaient pas fait, persistaient dans leur dénégation. Ces nouveaux juges en informèrent le pape. Il ne pouvait ignorer que l’inquisiteur et ses délégués