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DES TEMPLIERS


des secours spirituels, n’est-il pas évident que c’était à sa rétractation constante qu’il devait un pareil traitement ?

Non, cela ne peut plus être l’objet d’un doute. J’ai cru nécessaire d’y insister pour l’instruction de la postérité, bien plus encore que pour l’honneur de la mémoire de Jacques de Molay : car dût-on admettre quelque faiblesse ou quelque erreur dans le cours de ses revers et de sa vie, sa mort seule suffirait à sa gloire.

Le conseil du roi avait décidé que nonobstant la rétractation du grand-maître, il fallait s’en tenir à son premier interrogat.

Le pape lui-même avait décidé qu’il ne fallait pas interroger de nouveau ni exposer à des rétractations les accusés qui avaient déjà fait des aveux.

Ainsi, malgré la rétractation du grand-maître, après l’interrogatoire du Temple, malgré le démenti formel et judiciaire qu’il avait donné aux cardinaux, qui supposaient de nouveaux aveux faits à Chinon, on jugea le grand-maître, comme si le dernier état des choses eût été de sa part un aveu des crimes imputés à l’ordre et aux chevaliers.