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LES NUITS CHAUDES DU CAP FRANÇAIS

Au moment où ils s’enlaçaient avec frénésie, un coup de sifflet retentit derrière nous. Zinga n’y prit pas garde. Seul le plaisir semblait inspirer les tressaillements de sa chair heureuse. Cependant un second coup, suivi de deux autres, fit se disjoindre les amants. Zinga, encore sur les genoux de Dubousquens, tourna la tête vers la fenêtre et, prêtant l’oreille, parut attendre un nouvel appel.

— C’est lui, fit Zinga avec une grimace d’ennui.

— Qui donc ? demanda Dubousquens.

— Figeroux.

— Ne peux-tu le laisser siffler ?

— Oh ! non, dit-elle toute triste, je vais aller le trouver. Il le faut bien.

Elle se revêtit en toute hâte, eut un baiser pressé, inattentif pour Dubousquens qui l’étreignit avec passion. Les rôles d’amour semblaient renversés. C’était lui, à présent, qui paraissait l’aimer.

— Ah ! tes chères lèvres, disait-il, quand me les donneras-tu, Zinga ? Toutes les caresses seraient fades auprès des tiennes !

Elle eut un sourire railleur.

— Celles de « la demoiselle » sont plus douces encore.

— Méchante ! cria-t-il comme elle ouvrait la porte. Et quand reviendras-tu ?

Il n’eut point de réponse ; elle était déjà partie. Elle effleura vivement la haie de lianes derrière laquelle nous étions cachés et gagna la ruelle. Une voix