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LA VENGEANCE D’UN INCONNU

— Ouvrez ! au nom de la loi !

— Les bougres ! fit Jumilhac, nous sommes foutus maintenant !

Cependant Dubousquens, très calme, éteignait le lustre, poussait la négresse dans la chambre voisine, dont il fermait la porte à clef, et priait Jumilhac de le suivre.

Ils se glissèrent doucement dans le jardin, et comme la lune était levée, ils longèrent les murs abrités par de grands cèdres. Ils gagnèrent ainsi une petite porte dissimulée sous les arbres. Tout en cherchant la clef qui devait l’ouvrir :

— Un parent et moi, fit Dubousquens, sommes seuls à connaître cette issue, et nous avons intérêt tous deux à ne point nous trahir.

— Alors, soyez sans crainte, dit Jumilhac. J’ai tout préparé pour votre départ. Vous trouverez des chevaux à côté de Sainte-Croix. Gagnez Soulac. Le Scipion prend la mer après-demain, il vous débarquera sur la côte d’Espagne. En cas d’ennui, voici un passeport en règle. Je vous apporte aussi l’argent qui est rentré cette semaine.

— Ah ! mon ami, puissé-je vous rendre, un jour, tout le bien que vous me faites en ce moment.

— Dépêchons-nous, fit Jumilhac. J’entends du bruit.

Dubousquens ouvrit alors avec précaution la petite porte. Mais il eut un recul de terreur. Des